La diversité génétique
La première découverte a été que peu de mâles adultes contribuaient à la reproduction au sein d’une population et que ces mâles étaient âgés entre 30 et 40 ans et que leur moyenne d’âge était bien supérieure à une vingtaine d’années qui était l’âge considéré comme étant la maturité sociale chez cette espèce.
La deuxième découverte, cohérente avec les prédictions, était que les femelles, lorsqu’elles sont réceptives, s’accouplent avec les mâles qui ont des répertoires acoustiques les plus éloignés des leurs et appartenant le plus souvent à des clans acoustiques différents. Ces résultats confirment la fonction de signature de l’affiliation généalogique des dialectes et son rôle dans le système de reproduction des orques.
On peut construire un arbre phylogénique qui permet de voir cela : La diversité mondiale de l’ADN mitochondriale est faible chez les orques. Le niveau de faible diversité est connue chez les espèces ayant subi un goulot d’étranglement (bottleneck), et à la différence avec d’autres espèces, il y a peu de correspondances entre les populations géographiques et la distance génétique. (Hoelzel et al., 1998)
Un autre résultat intéressant a été de montrer que la vie reproductive des mâles adultes était relativement courte du fait d’un accès tardif à la reproduction, mais aussi apparemment du fait d’une diminution de la survie des mâles adultes qui accèdent à la reproduction, et qui pourraient indiquer d’une forte compétition entre mâles reproducteurs. (Guinet, 2004)
Les populations sympatriques d’orques présentes dans le Pacifique Nord et se nourrissant respectivement de mammifères marins et de poissons sont génétiquement plus distinctes entre elles que des populations présentes dans des océans différents : ce qui peut être observé morphologiquement (voir partie sur les différents types d’orques.)
Certaines populations régionales partageant la même écologie alimentaire, ne présentent pratiquement pas de variations de leur ADN mitochondrial uniquement transmis par la mère. Ces observations suggèrent qu’il y a eu expansion régionale à partir d’une lignée maternelle unique. L'analyse des séquences d'ADN mitochondrial (ADNmt) confirme que l'organisation sociale de ces orques repose sur un système composé d’individus apparentés maternellement.
Il y a des similitudes entre les populations résidentes du Nord-est du Pacifique et deux haplotypes des eaux d’Islande. Les haplotypes les plus différenciés sont ceux qui représentent la population passagère du Nord-est du Pacifique et l'une des populations de la mer de Ross.
Il y a peu de correspondances génétiques entre les populations de différentes régions, même si elles sont de même type par exemple : Les migrateurs du Nord-est du Pacifique n’ont aucun lien étroit avec les autres populations de migrateurs étudiés.
Une analyse comportementale des différentes populations d’orques, et notamment de leur écologie alimentaire : consommateurs de poissons ou consommateur de mammifères marins avaient amené dans un premier temps les chercheurs à structurer ces deux ensembles en deux ensembles distincts. Ce schéma semblait confirmer par les premières analyses génétiques qui montrait que les orques spécialisés dans la chasse aux saumons dans le Pacifique Nord étaient génétiquement plus différents des orques consommateurs de mammifères marins dans le même océan que ne l’étaient les orques consommateurs de hareng dans l’atlantique Nord.
Ces analyses suggèrent que les populations consommatrices de mammifères marins et de saumons auraient divergées il y a une centaine de millier d’années. (Guinet, 2004)
Les échanges permanents entre les deux autres sous-populations migratrices d’Alaska sont très rares ou inexistants, mais on ne peut exclure la possibilité d’un flux génétique entre elles par le biais d’accouplements occasionnels.
Les résidents et les migrateurs ne s’accouplent pas entre eux.
La division des orques en trois sous-populations régionales est justifiée au plan génétique.
Le faible niveau de différence génétique entre ces différentes populations peut indiquer que la population d’orque mondiale a subi dans le passé un effet de goulot d’étranglement* très marqué. Les traits de caractère de la mère sont passés à la génération suivante, et puisqu’ils limitent la reproduction entre différents types, la faible diversité génétique est maintenue.
De ce fait, la très faible diversité génétique ne nous permet pas d’étudier précisément la structuration géographique des différentes populations d’orques. L’hypothèse alternative est que la plus grande ressemblance génétique entre des populations d’orques pourtant géographiquement très éloignées pourrait résulter d’un processus de re-colonisation des océans Pacifiques Nord et Atlantique Nord par des lignées maternelles d’une même origine à partir de l’océan austral.
Localement ces émigrants auraient co-existés du fait d’une écologie alimentaire suffisamment différente avec des populations d’orques déjà présentes. Cependant cette vision reste tout à fait hypothétique et là encore des travaux de recherches sont nécessaires pour étudier ces questions. (Barrett-Lennard et Ellis, 2001)
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